Le mot du jury :
Nous sommes heureux et reconnaissants de participer à cette 17e édition des Tevfik d’Or. Cette confiance renouvelée nous honore. La longévité de ce festival nous rassure. Le théâtre résiste. Il a toujours résisté et, manifestement, sera encore là demain.
Le théâtre nous déplace dans le temps, dans l’espace, en nous-mêmes et avec les autres. Avec le Rhinocéros du lycée Tevfik Fikret d’Ankara, nous avons vu que l’absurde peut avoir un écho contemporain. Le rhinocéros résonne dans l’actualité du monde. Dans la mise en scène proposée, la puissance de la métamorphose inquiète. Elle rappelle la perte d’humanité qui guette nos sociétés.
Dans La Cantatrice chauve de la troupe du lycée Sainte-Pulchérie, nous avons assisté à une variation sur le texte de Ionesco, un impromptu joyeux, pétillant, coloré, frais et léger. Un pur moment de bonheur !
Sont arrivées, ou plutôt sont tombés les Cornichons sur le balcon, de la troupe du Lycée Saint Joseph d’Istanbul : belle expérimentation d’une écriture collective qui convoque La Cantatrice chauve, encore elle. Le texte de Ionesco se confond avec les souvenirs d’enfance nous proposant une forme inattendue avec une troupe prometteuse.
Avec la troupe du Lycée Galatasaray nous avons donc quitté l’absurde pour sauter à pieds joints dans un vaudeville : bienvenue à Georges Feydeau. Les retrouvailles de Finette et Apollon, les deux amants empêchés, resteront dans nos mémoires de spectateurs. (Le Mariage de Finette)
Et puis nous avons tous ensemble fait un saut dans le temps. Nous avons entrepris un voyage initiatique aux côtés de Raadji. La quête de vérité universelle nous a été contée avec générosité et densité par la troupe du Lycée Saint Benoît.
Enfin, place aux spectres, place aux revenants, place aux morts, qui continuent de dialoguer entre eux avec humour. La troupe du lycée Charles de Gaulle, de manière corrosive, nous a fait rire sur la vie de nos morts.(La Mastication des morts : oratorio in progress)
Pour terminer cette 17e édition, retour aux Classiques : coup de chapeau à Molière et à sa jeunesse, portée par les joyeux comédiens de la troupe du Lycée Tevfik Fikret d’Izmir. (L’Avare).
Nous aimerions quand même avant de clore remercier les jeunes acteurs de la troupe du Collège Tevfik Fikret d’Izmir pour leur génie, leur authenticité et leur talent. Sous la plume de leur metteur en scène, une fois encore, ils ont forcé l’admiration et le respect. (L’Héritier)
Merci à tous pour votre travail acharné, nous en connaissons la valeur. Merci pour votre ardeur, pour votre enthousiasme que vous avez mis au service du théâtre. Et merci à tous de nous avoir accueillis. »
Les membres du jury Mme Itela, M. Boulay, et M. Denecker