Le saviez-vous ?

Le théâtre au Moyen Âge se développe à partir de l'an mil en occident. Il était principalement représenté dans les églises ou dans la rue sur des tréteaux. Les représentations avaient lieu lors des fêtes, comme le carnaval. Il est à l’origine joué par des hommes d’Église, puis il se démocratise ça veut dire que le peuple commence à jouer dans les pièces de théâtre. Les grands auteurs dramatiques du Moyen Âge en France sont Rutebeuf et Bodel. Les pièces jouées étaient des farces, des soties, des mystères et des moralités. Le but était de divertir le public, de se moquer de la société, mais aussi de diffuser un message moral et religieux. Au XIIIe siècle, le théâtre se joue sur la place du village ou de la ville. Les spectateurs sont des bourgeois (habitants du bourg, peuple) tandis que les cours des seigneurs préfèrent les spectacles de tournois, de ballets, etc. On peut alors répartir les pièces de théâtre en deux « genres » : les mystères, qui reprennent des épisodes bibliques ou des vies de saints, et les farces. Au cours des XIVe et XVe siècles, les spectacles deviennent payants.De ce fait, le théâtre se joue de plus en plus souvent dans des lieux clos et non plus sur la grand-place. Peu de décors sont utilisés au Moyen Âge : on se contente parfois d'écriteaux signalant les lieux.
Mais les machineries se développent, afin de créer des « effets spéciaux ». Au milieu du XVIe siècle, les mystères (c'est-à-dire le genre théâtral le plus prestigieux) sont interdits. En effet, l'Église estime désormais que la foi doit être l'affaire des doctes, et non des acteurs. Ainsi, malgré quelques résistances, le théâtre sombre dans le déclin. Il faudra attendre une redéfinition de cet art pour qu'il reprenne consistance.
Le théâtre classique se développe en France à partir du XVIIe siècle. Il s’est inspiré du théâtre de l’Antiquité et repose sur des règles strictes (règle des trois unités) définies par Boileau :
«Qu'en un jour, qu'en un lieu, un seul fait accompli tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.»
Le spectacle se déroulait à la Cour ou dans des salles construites spécialement pour ce type de représentation. Les acteurs déguisés sont des professionnels bien souvent au service du roi. Les auteurs célèbres sont Jean Racine, Pierre Corneille et Molière. Les pièces jouées sont des tragédies et des comédies. Le but est de divertir le roi et ses sujets, de faire perdurer l’héritage antique, mais aussi de critiquer les défauts humains et la société.
Dans ce siècle dominé par le classicisme, la distinction entre les genres théâtraux est nette : la tragédie et la comédie ont des caractéristiques propres :
La règle dite des « trois unités » impose que le sujet traité par une pièce ait lieu en 24 heures, se passe dans un seul lieu, et soit uni par une cohérence forte (on ne raconte pas plusieurs « histoires » à la fois). On doit également observer la règle de bienséance : pas de sang ni de scène choquante sur scène. 

Les auteurs les plus célèbres de ce siècle sont Molière pour la comédie, Corneille et Racine pour la tragédie. De plus, les philosophes des Lumières prennent violemment parti contre le clergé et son attitude autoritaire envers le théâtre. Les « esprits libres » estiment que le théâtre est non seulement un divertissement innocent, mais aussi un moyen pédagogique : Voltaire et Diderot soutiennent l'idée selon laquelle la représentation des vices et des vertus peut « éclairer » les hommes. 

Bilge Selcen SOLAK, Burcu BALDEMİR, Gül PEŞKİRCİOĞLU