Interview avec Julien responsable de la troupe du lycée Sainte Pulchérie İstanbul.

Depuis combien d’années participez-vous aux Tevfik d’Or ?
Alors, c’est ma troisième participation car l’année derrière nous ne sommes pas venus. On vient d’İstanbul et l’année derrière il y avait le festival Notre Dame de Sion et donc nous sommes allés là-bas, nous ne sommes pas venus à Ankara.

Depuis combien de temps vous occupez-vous du théâtre ? Pourquoi ?
Je ne suis pas tout seul au théâtre. Moi je m’en occupe depuis trois ans et demi. J’ai rejoint la troupe parce qu’il y avait des petits problèmes donc c’était pour aider. Nous sommes deux. Moi je suis plus là pour aider, pour faire répéter les élèves, pour les aider pour la prononciation.

Comment avez-vous choisi les acteurs ?
On ne les choisit pas, c’est un club, ça veut dire qu’au début de l’année ils s’inscrivent on nous donne la liste des élèves. On leur explique que ça va être beaucoup de travail, que ce sont des répétitions de trois heures et demie le vendredi ou parfois le samedi donc c’est beaucoup de travail. Les élèves qui ne veulent pas faire tout ça. Ils ont le droit donc ils viennent seulement pour le club, une heure de théâtre mais ils ne viennent pas aux répétitions. Par exemple cette année on a une élève qui était dans le club, elle s’est cassée la jambe donc elle est sortie tout seule.

Depuis combien de temps vous préparez-vous pour ce spectacle ?
Se préparer vraiment, c’est depuis le début des clubs c’est à dire la moitié du mois d’octobre mais on commence toujours par des improvisations. Au début ils ne savent pas sur quelle pièce ils vont au jouer, ils ne savent pas quel rôle ils vont faire, On les fait travailler sur des pratiques de théâtre et c’est seulement à partir de janvier février, au second semestre que là, ils commencent à avoir le texte et qu’on commence vraiment à travailler la pièce mais toutes les improvisations qui ont été faites avant sont réutilisées bien sûr dans le texte.

Comment avez-vous choisi la pièce que vous allez présenter ?
Alors, la pièce c’est le metteur en scène qui l’a choisie, donc c’est une adaptation très réduite d’Antigone de Sophocle et c’est parce qu’on aime bien à Saint Pulchérie. Faire du théâtre pour s’amuser mais surtout pour réfléchir donc on aime bien avoir de pièce qui permettent de dire autre chose, pas seulement de raconter l’histoire de la pièce mais aussi de dire autre chose, de parler un peu de la situation en Turquie et dans le monde en général.

Quel est le personnage qui vous a ému le plus au théâtre ?
Il y en a 2 je pense c’est le personnage de Caligula dans la pièce Caligula de Albert CAMUS et un autre personnage (mais j’ai oublié le nom) de « La Répétition » ou « L’amour Puni » de Jean ANOUILH. C’est un personnage qui ne parle presque pas qui est un peu alcoolique. Après on découvre qu’il y a des blessures …Et ce sont deux très beaux personnages.

Avez-vous déjà représenté votre pièce dans votre école ? Si oui, quelles en ont été les critiques ?
Non, ça va être la première fois. Même la pièce que vous allez voir aujourd’hui par exemple, il n’y aura presque aucune lumière parce qu’on n’a pas eu le temps de les faire. Quand on va jouer au lycée dans 3 semaines environ, il y aura des petites lumières en plus. Donc non, c’est la toute première fois, donc ils ont très peur.

Quelles critiques espérez-vous entendre des spectateurs ?
Des critiques constructives, même si ce sont des choses négatives, que ce soient des choses qui les aident eux à progresser parce que pour la plupart,plupart, c’est leur première année de lycée et de théâtre. Ce sont des neuvièmes, donc des choses qui vont pouvoir les aider. Après, même si les gens n’ont pas aimé, on espère qu’ils verront que les élèves ont essayé et qu’ils se sont amusés, c’est ça le plus important. C’est un concours bien sûr ! il y a des jurys, il y a des prix mais finalement on est là pour partager, pour l’amour de théâtre.

Selon vous quel est le meilleur côté des Tevfik d’Or ?
Le meilleur côté, c’est de se réunir tous ensemble autour de l’amour et le partage du théâtre. C’est que vous vous rencontrez, vous les élèves de Tevfik Fikret, les élèves de Saint Pulchérie, les élèves de Saint Benoit…On se voit presque seulement pendant le festival et c’est super car on peut échanger, parler, apprendre des choses…c’est magnifique.

À votre avis, que nous apporte le théâtre ?
C’est une question philosophique. Qu’est-ce que ça apporte ? Ça apporte de pouvoir sortir de soi, de pouvoir réfléchir sur soi, de pouvoir réfléchir sur le monde de pouvoir imaginer des mondes qui ne sont pas possibles, d’essayer des choses (même si on n’y arrive pas, on peut essayer) et du plaisir sur la scène. Quand on aide les élèves à essayer de jouer, parfois on s’énerve bien sûr, nous sommes des professeurs donc on crie sur les élèves mais à la fin c’est un tel bonheur, on est tellement content que WOUAHhhhh !
Burcu Gönç-İlsu Dalçık-Simay Zeytinci