Est-ce la première fois que vous êtes responsable d’une troupe ?
Non, c’est la deuxième année que je suis responsable de la troupe du lycée Tevfik Fikret d’Ankara.

Quelles ont été cette année vos motivations pour préparer votre pièce ?
L’année dernière, c’était une expérience vraiment nouvelle et riche et j’ai voulu recommencer. Et puis les élèves avaient trouvé que la pièce de l’année dernière était très difficile, donc ils voulaient une comédie, mais moi, je ne voulais pas cependant j’avais envie de leur proposer quelque chose qui soit intéressant et qui en même temps mélange la comédie et la tragédie.

On aimerait savoir si c’est vous qui avez écrit votre pièce ou si c’est une adaptation d’une pièce qui existe déjà ?
Non, nous n’avons pas écrit la pièce, c’est une adaptation de Rhinocéros. Simplement la pièce est très longue et comme les représentations durent 50 minutes maximum, on a d’abord supprimé un tableau, on a ensuite enlevé toute une partie de la pièce et enfin on a coupé le texte parce que c’était trop long.
Pour les élèves dans la salle et pour ceux qui jouent, la langue est un défi, donc on ne voulait pas que la difficulté soit trop grande.

Pourquoi avez-vous choisi de mettre en scène cette pièce?
J’ai lu différentes pièces à la fin de l’année dernière.
Comme les élèves ne voulaient pas de tragédie, qu’ils voulaient une comédie et de la danse …
J’ai choisi Rhinocéros parce qu’il y avait beaucoup de personnages, au moins dans le premier tableau, que cela commençait comme une comédie et que cela finissait comme une tragédie, Il y avait donc ce que voulaient les élèves c’est-à-dire quand même un peu de comédie et il y avait tout ce qu’il fallait pour un atelier théâtre c’est-à-dire beaucoup d’acteurs.

Quels ont été vos critères lors de l’audition des acteurs ? Pourquoi ?
J’ai travaillé les critères avec Mme Tüzün qui est la prof d’art dramatique. On avait des critères sur la portée de la voix, la tenue, le dynamisme mais en vérité ce qui s’est passé c’est qu’on a fait une audition, une sélection, mais qu’il y a des élèves qui ont insisté pour rester. On les a gardés même s’ils n’avaient pas été retenus. On les a gardés parce qu’ils avaient vraiment envie de faire du théâtre. Et on s’est dit que peut-être, l’année prochaine, s’ils passaient une année avec nous, ils auraient appris quelque chose, ils auraient progressé. Et puis finalement ils étaient là, ils avaient envie d’avoir un rôle. Donc on leur a aussi donné un rôle. Tout le monde a pu jouer même ceux qui n’avaient pas été sélectionnés au départ.

Quelle est la partie que vous préférez dans la pièce ? Pourquoi ?
En vérité j’aime toute la pièce mais il y a des parties que j’aime plus particulièrement. Avec les jeux des acteurs j’ai ressenti beaucoup d’émotions à la fin de la pièce surtout quand Bérengère est face à ses contradictions. C’est une partie qui me touche beaucoup parce que l’actrice qui joue ce personnage, en tout cas pendant les répétitions, y mettait vraiment toute son énergie. Ce sont des parties qui m’ont touchée à chaque fois parce qu’on était entre le rire et les larmes.

Dans le théâtre, pour vous, qu’est-ce qui vous semble le plus difficile à gérer en cas de problèmes ? Pourquoi ?
Le décor n’est pas difficile à gérer pour moi parce que généralement je n’en prends pas.

Ce qui me parait le plus difficile, c’est évidemment quand les acteurs ne connaissent pas leur texte. C’est le plus compliqué parce qu’on ne peut rien faire. Le décor ça va ; pour les lumières, on a des professionnels autour de nous donc ce n’est pas un problème. Il faut répondre à leurs attentes mais je ne suis pas très douée pour cela. C’est assez basique en fait : le décor et les lumières sont basiques. Je veux dire élémentaires. Le plus difficile c’est, comme je l’ai dit, quand les comédiens ne connaissent pas leur texte. Après, le reste, c’est un plaisir.

Et pour la mise en scène d’une pièce, quelle est pour vous la chose la plus difficile à mettre en place ? Pourquoi ?
C’est la deuxième année que j’ai un atelier. Je ne saurais pas dire parce que je n’ai pas d’idée exacte de ce que c’est que la mise en scène. J’ai juste ma petite culture personnelle d’enseignante de français et ma formation universitaire. Je n’ai pas de formation particulière, donc pour la mise en scène je peux dire une fois encore que quand les élèves connaissent leur texte, on peut tout faire ensemble sur scène mais quand ils ne connaissent pas leur texte la mise en scène est plus difficile. Rien n’est fixé d’avance, tout évolue tout le temps et d’ailleurs c’est la partie qui me plait le plus dans l’atelier théâtre et dans le fait de monter une pièce.

Quel est votre personnage préféré dans le théâtre ? Pourquoi ?
En fait je n’ai pas de personnage préféré. Le personnage que j’aimais beaucoup était Antigone d’Anouilh et c’est pour cela que l’année dernière on a choisi cette pièce. Dans la pièce qu’on va présenter cette année, j’aime beaucoup le personnage du logicien. Quand même Antigone est une de mes préférées. J’aime son énergie, sa fougue, sa contestation.
Burcu BALDEMİR, Gül PEŞKİRCİOĞLU

Est-ce la première fois que vous êtes responsable d’une troupe ? Si oui, pensez-vous continuer encore à mettre en scène des pièces ? Pourquoi ?
Depuis quatre années je suis responsable d’une troupe. Cette année j’avais envie de faire un travail de création collective, c’est à dire que je ne voulais pas proposer un texte déjà écrit aux élèves.

Pourquoi avez-vous choisi d’écrire vous-même la pièce ?
Je voulais que les élèves réfléchissent à des improvisations face aux exercices sur le thème de la discussion, du conflit et aussi sur le thème de l’action. Donc voilà, je donne les trois thèmes de la pièce : la dispute, le conflit et l’action. A partir de là, ils ont proposé des improvisations. Ils ont écrit les textes et moi j’ai fait la mise en scène. Au fur et à mesure, j’ai corrigé et j’ai ajouté des choses. On en a tout le temps discuté ensemble.

Quels sont vos critères lors de l’audition des acteurs ? Pourquoi ?
Je ne fais pas d’audition. Ce sont les élèves qui veulent participer qui sont choisis.

Quelle est la partie que vous préférez dans la pièce ? Pourquoi ?
Alors là j’ai besoin de réfléchir. Il y a beaucoup de choses que je trouve drôles. Dans la pièce de mes élèves, j’aime beaucoup le “Ding Dong”. Je ne dis rien, vous verrez par vous-même parce que c’est un jeu à partir des exercices qu’ils devaient faire et ce n’est pas toujours facile.

Dans le théâtre, pour vous, qu’est-ce qui vous semble plus difficile à gérer en cas de problèmes ? Pourquoi ?
Je ne suis pas une professionnelle de théâtre. Donc tout est difficile. Je suis aidée aussi par des professionnels parce j’aime bien que les élèves fassent des rencontres avec des intervenants extérieurs. Cette année, ils ont fait un stage avec un comédien.

Et pour la mise en scène d’une pièce, quelle est pour vous la chose la plus difficile à mettre en place ? Pourquoi ?
Je dirais les entrées et les sorties sur scène. Et l’énergie en fait, leur faire avoir de l’énergie pour jouer sur scène, la concentration et l’écoute. En fait, ce sont ces trois domaines qui sont difficiles. Techniquement parlant, je dirais plus les sorties et les entrées de scène.

Quel est votre personnage préféré dans le théâtre ? Pourquoi ?
Il y en a beaucoup. J’aime beaucoup le personnage d’Antigone, le personnage de Molière par exemple, le misanthrope qui est un personnage que j’aime bien.

Zeynep GÜÇLÜ - Doğa YALÇIN