Carnet en poche interviews des responsables des ateliers

interview avec les responsables d'ateliers

CARNET EN POCHE Interview avec le responsable de l’atelier 3, M.Bruno Denecker

Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que vous faites dans les ateliers ?
Je change tout le temps ce que je fais mais j’essaye plutôt de mettre tous les élèves à l’aise et j’essaye de faire en sorte qu’ils partagent leur émotions avec les spectateurs.

Selon vous, en quoi les ateliers sont-ils bénéfiques pour les comédiens ?
Ça leur permet de faire un travail avec les personnes qu'ils ne connaissent pas au début. Ils sont beaucoup plus à l'écoute parce qu'ils voient de nouvelles choses et travaillent des trucs qu'ils ne connaissaient peut être pas jusqu’à aujourd'hui. 

Nous savons que vous venez depuis 3 années. Qu’est-ce que vous pensez de l’ambiance de ce festival ? Quelles sont les raisons qui vous poussent à revenir ?
Je reviens parce que c'est une très belle organisation pour un festival de lycéens... Les gens sont super sympas et c'est toujours agréable de venir en étranger; surtout lorsqu'on est très très bien accueillis.

Est-ce que vous changez le contenu de l’atelier chaque année ?
Oui , je le change chaque fois même si ce n'est pas toujours les mêmes élèves et que toutes les années il y a de nouveaux participants -malgré tout ça- je change toujours le contenu. J'essaye de faire au moins une évolution, de tester jusqu’où je peux aller avec les gens.

Quelles sont les réactions des comédiens pendant ou après les ateliers ? Pensez-vous qu’ils les apprécient ?
Je pense que oui. En tout cas, il y a toujours eu de bons retours de la part des jeunes comédiens. 

En tant que professionnel, voyez-vous le théâtre seulement comme un travail ou bien comme une passion ?
Comme une passion plutôt. Ce n'est pas un travail. On ne dit même pas travailler, on dit jouer.

Qu’est ce qui est le plus important pour le théâtre : le travail ou le talent ?
Ce n'est pas parce qu’on a du talent qu'on ne doit pas travailler. Il faut toujours aller plus loin. Même moi, je continue à travailler quand je prépare un spectacle, on est obligé d'observer ce qu'on est en train de faire. On est toujours obligé de se remettre en question par rapport à ce qu'on fait.

Avant de finir l’interview, pouvez-vous nous raconter une anecdote qui vous a fait sourire dans ces ateliers ?
Je n'ai pas d'anecdote particulière. Je retiens surtout des ateliers, la volonté de certaines personnes d'aller au-delà de leurs capacités et parfois sans qu' elles s'en rendent compte. Et quand on arrive à faire ça c'est bien.

Pouvez-vous définir les Tevfik d'or en trois mots?
QUE ÇA CONTINUE !
Parce que c'est bien c'est un grand épanouissement  pour nous en tant que membre de jury et animateur des ateliers et surtout un grand épanouissement pour les élèves parce qu'il y a un échange incroyable.

Elif Korkmaz

CARNET EN POCHE Interview avec la responsable de l’atelier 2, Mme Albertine İtela.

Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que vous faites dans les ateliers ?
Ce que j’aimerais faire avec les étudiants c’est écrire un spectacle. Mais comme en 1 h et demie on ne peut pas prétendre en préparer un, j’essaye quand même de traverser avec les élèves tout ce que demande la préparation d’un spectacle : la concentration, la relaxation, l’échauffement pour pouvoir commencer à jouer avec les autres. En fait là, on fait des petits exercices qui leur permettent de passer par toutes ces étapes et puis aussi j’essaye de m’amuser avec eux même si ce ne sont pas forcément des échauffements classiques. J’aime beaucoup terminer par une chanson et par un mouvement d’ensemble en dansant et les élèves repartent avec une mélodie, je trouve ça chouette.

Selon vous, en quoi les ateliers sont-ils bénéfiques pour les comédiens ?
C’est bénéfique parce que déjà ils vont faire cet atelier avec des personnes qui ne se ne connaissent pas, peut-être qu’ils ne reviendront pas. Rien que de travailler avec des personnes différentes, c’est intéressant pour Bruno, Philipe et moi. On a des façons différentes de travailler et ça leur permet de rencontrer plusieurs types de pratiques, plusieurs façons de travailler. En plus de celle de leurs professeurs bien sûr.

Nous savons que vous venez depuis 3 années. Qu’est-ce que vous pensez de l’ambiance de ce festival ? Quelles sont les raisons qui vous poussent à revenir ?
Il y’en a tellement en fait, j’aime beaucoup l’ambiance de ce festival. Déjà c’est très bien organisé, l’accueil est toujours très chaleureux, ça nous laisse de grands souvenirs, ça ne peut que donner envie de revenir. Et puis c’est très rare un festival de théâtre francophone avec des lycéens. C’est encore un bon moyen de faire circuler la langue française.

Est-ce que vous changez le contenu de l’atelier chaque année ?
A peu près, pas totalement mais la base est la même, après ça évolue en fonction du nombre. Par exemple cette année je fais plus d’exercices parce que le groupe est petit : 11 élèves. Ça me permet de faire beaucoup plus de choses. Et aussi ça dépend du niveau de langue. Il y a deux années, les Tchèques invités avaient un niveau de langue moins bon et on n’a pas pu faire les mêmes exercices qu’avec les élèves du Lycée Tevfik fikret. Les étrangers ont quand même un niveau moins élevé.

Quelles sont les réactions des comédiens pendant ou après les ateliers ? Pensez-vous qu’ils les apprécient ?
Alors là il faut leur demander, je ne peux pas parler à leur place. Je pense que oui, mais après je pense que c’est eux qui peuvent mieux répondre à cette question.

Le théâtre est un art qui demande beaucoup d’observation, de travail et d’expérience. Pensez-vous que le temps donné pour les ateliers est suffisant ?
Je vais être très honnête, 1 h et demie c’est un peu court, mais en même temps les élèves doivent faire des répétitions pour leurs pièces, ils ont des moments où ils visitent la ville. 1h et demie, c’est un peu court, 2 h c’est déjà mieux et 3 h c’est le meilleur. On fait avec ce qui est possible quand même.

Pour vous, quelles sont les qualités théâtrales qu’un bon comédien doit posséder ?
La première c’est une capacité d’observation, beaucoup d’humilité, être capable de travailler et de ne pas avoir peur de la faiblesse.
En tant que professionnel, voyez-vous le théâtre seulement comme un travail ou bien comme une passion ?
Je le vois comme un engagement, comme une conviction. J’ai eu la possibilité d’avoir d’autres métiers et le théâtre est un métier complet aussi, avec des salaires et tout ça. De plus, une fois qu’on commence, on ne peut pas le quitter. Mais la différence c’est qu’on ne travaille pas de 9 h à 17 h, on travaille tout le temps.

Qu’est ce qui est le plus important pour le théâtre : le travail ou le talent ?
Les deux : le talent peut venir avec le travail et sans le travail le talent s’épuise.

Avant de finir l’interview, pouvez-vous nous raconter une anecdote qui vous a fait sourire dans ces ateliers ?
Il y en a une qui me fait beaucoup sourire. L’année dernière, j’avais appris un chant avec les élèves libanais dans l’atelier. On a échangé nos coordonnées et quand je suis retournée à Paris j’ai reçu un petit vidéo sur Whatsapp où il y avait les élèves devant leur lycée en train de chanter ce chant avec un message «  un grand bonjour » et je ne pensais vraiment pas que cette chanson allait rester.

Elif Leblebici - Birce Birgen