Interview avec monsieur Philippe Boulay, responsable d’atelier.

Bonjour. Bienvenue au Tevfik d’Or. Tout d’abord on voudrait vous connaître. Est-ce que vous pouvez nous parler de vous ?
Oui, je suis metteur en scène depuis 30 ans. J’ai fait plusieurs réalisations. J’ai travaillé en France et à l’étranger. Je dirige une compagnie qui est implantée en Seine Saint Denis, c’est la région Est de Paris. Je monte des textes de répertoires classiques et contemporains et j’aime aussi beaucoup enseigner le théâtre.
Comment avez-vous décidé de participer aux Tevfik d’Or ?
Il y a quelques années, j’ai rencontré la directrice qui m’a convié à devenir le président du jury donc ça fait depuis 4 ou 5 ans que je viens.

Quelle est la place du théâtre dans votre vie ? Et selon vous quelle doit être la place du théâtre dans notre vie ?
Dans ma vie, je peux dire que c’est quelque chose qui a beaucoup compté, c’est mon métier. Quand on commence le théâtre, on aime beaucoup, on est dans un rapport d’adoration, après quand on en fait un métier, au bout de quelques années on se l’approprie comme travail. C’est-à-dire qu’on voit comment la profession pourrait être améliorée parfois. C’est qu’on a un rapport plus critique au travail que l’on fait.
Quant à la deuxième partie de la question, à savoir quelle place le théâtre doit avoir dans notre vie, ça, c’est le choix de chacun, ça dépend des personnes sur un plan plus politique je pense. C’est effectivement important que dans chaque pays, dans chaque société civile il y ait une place accordée au théâtre. Car le théâtre est un art vivant et il y a une relation directe et sensible avec des spectateurs. Ce n’est pas comme le cinéma.

Malgré les évènements que nous avons vécus à Ankara, pourquoi avez-vous accepté de venir ?
Parce que je vis à Paris où il y a eu exactement les mêmes évènements donc ça ne change rien pour moi. Ça, c’est la première chose. Mais la deuxième chose, c’est surtout parce que la vie doit continuer et que je pense précisément que le théâtre permet aussi de se divertir et on a également le pouvoir de penser et de réfléchir.

Pourquoi avez-vous choisi de faire cet atelier ?
Quand je viens à Ankara pour le festival, le matin, il y a des ateliers puis ensuite les spectacles donc c’est un ensemble. Ça nous permet de rencontrer les jeunes acteurs et actrices autrement qu’à travers les spectacles qu’ils ont préparés pendant l’année.

Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que vous faites dans les ateliers ?
Ça dépend des séances, ça dépend des groupes, du nombre de personnes, de l’espace. Les séances durent une heure et demie donc ça veut dire une heure et demie pour se rappeler les fondements et fondations, les premiers principes nécessaires à connaitre pour qu’il y ait un acte de théâtre.

Est-ce que vous pensez revenir au Tevfik d’Or l’année prochaine ?
Je l’espère inşallah J
En général, nous avons des retours très positifs des ateliers. A votre avis, pourquoi c’est le cas ?
Parce que je pense qu’on sait qu’à chaque fois, il y a un moment qui va être court et on se dit que pendant cette une heure et demie on va donner et échanger des qualités de présences réciproques.
Quel est le moment le plus mémorable dans votre atelier ?
Ce matin c’est quand un des élèves a dit que quand il fait du théâtre il se sent au bord du précipice.
Rabia Nantu-Ada Arıkanoğlu