İnterview avec Mme Albertine İttela, membre du jury.

Depuis combien d’années vous vous intéressez au théâtre ?
J’ai commencé le théâtre moi-même quand j’étais au lycée. A partir de ce moment-là, je savais que ça aurait une place importante dans ma vie.

Comment et pourquoi avez-vous commencé cette carrière ?
Je ne sais pas trop en fait. Je crois que quand on commence on ne sait pas trop pourquoi, juste parce qu’on aime jouer, mais c’est presque comme un enfant qui aime jouer parce que ça lui fait plaisir de jouer et d’être avec les autres.
À votre avis, que nous apporte le théâtre dans la vie de tous les jours ?
Ce que ça m’apporte… moi ça commence avec le texte. Ce que je n’ai pas précisé, c’est que j’aime le théâtre parce que j’aime la littérature, j’aime lire, j’aime découvrir de nouveaux auteurs. La différence entre un roman et une pièce de théâtre, c’est que l’histoire est sur scène, elle est sur un espace donné. Le moment de la représentation c’est une rencontre avec le public et je pense que ça c’est unique.

Quels sont les éléments qui rendent une pièce de théâtre plus touchante ?
Il faut une bonne histoire et de bons acteurs.

Qu’est-ce qui permet de transmettre l’émotion, et de donner un message aux spectateurs ?

Ça dépend de l’histoire. Tout dépend de ce qu’on veut raconter. Mais pour moi les ingrédients restent les mêmes : une bonne histoire et de bons acteurs.

A votre avis, pourquoi y a-t-il trois écoles qui présentent “Antigone” cette année ? Que peut être la raison du succès de cette pièce ?
Le succès d’Antigone c’est parce que je pense que c’est une histoire qui est irremplaçable. Moi-même étant plus jeune je n’ai pas joué Antigone mais j’ai joué Electre de Sophocle. Tout d’abord Antigone est un classique qui a été écrit et réécrit. Mais le mobile est suffisamment fort pour que tout le monde soit touché.

Selon vous quel est le personnage plus malchanceux de la pièce ? Pourquoi ?
Le plus malchanceux ? Alors là je n’en sais rien. Je ne me suis jamais posé la question, mais peut être Antigone elle-même.

Quelles sont vos pensées sur les Tevfik d’Or ? (les côtés qui vous plaisent et ceux qui ne vous plaisent pas)
Les côtés qui me plaisent, c’est de voir les élèves francophiles, des turcs francophones qui défendent les textes en français, je trouve ça génial. Et c’est aussi d’avoir la possibilité de les rencontrer dans les ateliers.
On est très bien reçu, faut le dire quand même, je les remercie, madame Başçavuşoğlu et toute la coordination, parce qu’on est très bien reçus ! Moi j’aimerais que les ateliers durent un peu plus que 1h30. Qu’on ait au moins 2 h ou 2h30.

Quels seraient vos conseils aux jeunes qui vont commencer à faire du théâtre et qui veulent devenir professionnels ?
De s’écouter. De s’écouter d’abord et de ne pas se soucier des regards des autres, ni des critiques et d’être toujours très proche d’eux-mêmes. De ce qu’ils aiment , de ce qu’ils ont envie de défendre, de leur corps , de la manière dont ils ont envie de bouger, envie de parler, de rester singulier et authentique.

Beyza Karakum – Deniz Kulakoğlu